cote à cote

Désolé de chez désolé, les "ô" bas-de-casse * sont en rupture de stock, ce qui oblige à écrire "cote à cote" ou "Du coté de Guermantes".

     À qui la faute ? Il y a un excès d'emploi de "ô". Montrons du doigt la presse. Ainsi ce titre : "Les soldes ont-ils toujours la côte ?" L'absurdité du sens n'a pas alarmé le rédacteur : les soldes sont censés proposer des prix en baisse au lieu de leur faire escalader la côte de l'inflation.

 

     Autre exemple : " [M. X] a su faire de cette entreprise [...] un groupe côté en bourse [...]."

Qu'il est flatteur pour le P.D.G. et son entreprise d'être du bon côté de la cote !

 

     La difficulté c'est qu'entre côté et coté, il n'y a pas de juste milieu ni de cotte mal taillée, un entre deux phonétique qui serait un "o" anglais comme dans "fog". Grâce à lui se noierait dans le brouillard le verbe hésitant des rédacteurs.

 

     En outre, utiliser ce "o" neutre éviterait des discriminations socialement préjudiciables. On ne dirait plus d'une part "mettre de l'argent de côté" (ce qui distingue les gagne-petits) et d'autre part "mettre de l'argent de coté" (ce qui distingue les appétits de requins).

 

* les minuscules sont rangées dans le bas de la casse du typographe, c'est-à-dire la boîte plate dans laquelle se trouvent les caractères.