L'EUPHORIE de la VICTOIRE

ou

comment l'inspiration subjugue le clavier d'un commentateur sportif.

     Une équipe de foot lanterne rouge. En perdition. Après un succès à domicile, un succès à l'extérieur avec un score cinglant. Le clavier de l'envoyé spécial s'emballe et débite des dithyrambes. A qui décerner des lauriers ?

     En premier il faut saluer l'attaquant qui a marqué trois buts sur les quatre de son équipe. En second le capitaine, le sage qui "apporte, lui, toute sa technique, sa qualité de conversation de ballon, sa science du jeu et son coup de patte". (Plus compréhensible aurait été la tournure "conversation avec le ballon" au lieu de "conversation de ballon"... mais passons).

     Il faut à coup sûr un cerveau pour converser avec un ballon. Le joueur se sera certainement souvenu de ceci, que note dans son journal Jules Renard :

 

"Parfois la conversation s'éteint comme une lampe. On remonte la mèche. Quelques idées jettent encore quelque éclat, mais il n'y a décidément plus d'huile. La parole meurt et la pensée s'endort."

 

     Donc l'art du footballeur qui converse avec le ballon est bien d'être l'huile dans le réservoir de son équipe, le pourvoyeur de paroles, d'idées, celui grâce à qui la pensée ne s'endort pas. Jules Renard aurait pu être un bon coach.

 

     Rien de ce qui vient d'être dit n'est bidonné. Tout est authentique. Pour preuve la capture d'écran ci-dessous. Y sont masqués les éléments qui pourraient rendre identifiables les personnes, les circonstances, la source.